(KB SAP CONSULTING) – L’aménagement d’une zone littorale peut être une entreprise fascinante, mais elle présente également des défis uniques. En particulier, la gestion des inondations représente un défi de taille pour les experts. Malheureusement, les inondations sont devenues un phénomène récurrent dans de nombreuses villes côtières, y compris à Douala. Comprendre les éléments clés de la gestion des inondations dans l’aménagement d’une zone littorale est donc essentiel pour garantir la sécurité et la résilience du site.
Comprendre les caractéristiques du site
La première étape pour gérer les inondations consiste à comprendre les caractéristiques du site. Par exemple, lors de la planification de l’aménagement sur ce site, il est important d’examiner les niveaux (habituels des basses et des hautes eaux) d’inondation potentiels, la topographie, la géologie, l’hydrologie et l’hydrogéologie de la zone, ainsi que la présence de drains naturels. Un examen approfondi de ces caractéristiques est essentiel pour la conception de stratégies efficaces de gestion des inondations.
Comprendre les causes des inondations
Il est essentiel d’intégrer des données précises sur la montée des eaux dans les régions côtières, en particulier au Cameroun, où les effets du changement climatique sont particulièrement ressentis. Selon les rapports récents, le niveau moyen des mers autour du Cameroun a augmenté de 7cm sur la période 2000 – 2020 (Giz, 2022), mettant en danger les zones côtières et les populations riveraines. D’après Le RCP6.0, la médiane des modèles climatiques prévoit une montée au niveau de la mer de 11 cm en 2030, de 20 cm en 2050 et de 39 cm en 2080 par rapport au niveau de 2000. Pour concevoir efficacement des infrastructures résilientes, il est crucial de comprendre les causes des inondations. Cela implique d’analyser minutieusement des éléments de pluviométrie, d’hydromorphie, de topologie, de géologie, d’anthropisation, etc. dans le site à aménager, ainsi que les éventuelles entraves au drainage naturel des eaux pluviales.
Conception d’infrastructures adaptées à l’inondabilité
La conception d’infrastructures résilientes est capitale pour atténuer les effets des inondations côtières. Cela peut inclure la construction de digues, la restauration des zones humides naturelles pour absorber les eaux de crue, ainsi que la mise en place de systèmes de drainage efficaces et de barrages pour contrôler le flux des eaux.
Il est également crucial d’intégrer des mesures d’adaptation et d’atténuation des inondations dans la planification urbaine et la gestion des zones côtières. Cela peut impliquer l’élaboration de plans d’évacuation d’urgence, l’aménagement de zones tampons le long des côtes et la promotion de la construction résiliente aux inondations.
Intégration de mesures de prévention à différentes échelles
La mise en place de mesures de prévention à différentes échelles est également importante pour faire face à la situation inondable. Cela peut par exemple inclure l’évolution de l’aspect normatif, l’adoption de techniques de construction spécifiques pour les fondations des habitations, la mise en place de systèmes de collecte des eaux de pluie et la conception de réseaux de drainage adaptés à la topographie légèrement inclinée du site. Les techniques de toits végétalisés sont également considérées pour absorber les eaux de pluie sur le toit et limiter leur ruissellement.
Considérations techniques
Les aspects géotechniques et de génie civil jouent également un rôle dans la gestion des inondations dans l’aménagement de sites situés près des rivages. Dans de nombreuses situations, cela implique d’aller jusqu’à 10 à 12 mètres en profondeur pour avoir des essais géotechniques concluants. Les efforts pour stabiliser les infrastructures dans des conditions inondées nécessitent une compréhension approfondie des caractéristiques du sol et la mise en place de techniques de fondation spécifiques et de systèmes de gestion des eaux souterraines.
Le rôle crucial du reboisement et du respect du COS
Le reboisement joue un rôle crucial dans la réduction des risques d’inondation. Des études récentes montrent que chaque hectare de forêt planté peut retenir jusqu’à 2002 mètres cubes d’eau lors de fortes précipitations, réduisant ainsi le ruissellement et les risques d’inondation dans les zones côtières. Le respect du coefficient d’occupation des sols (COS) lors des constructions est également vital. En limitant la surface imperméable et en favorisant l’infiltration des eaux de pluie dans le sol, nous pouvons réduire le ruissellement et atténuer les inondations urbaines.
L’importance de la sensibilisation
La sensibilisation des communautés locales aux risques d’inondation et leur implication dans la planification et la mise en œuvre de mesures d’adaptation sont essentielles. Il est nécessaire d’éduquer les habitants sur les mesures préventives, telles que l’élévation des habitations et la plantation d’arbres pour stabiliser les sols.
Conclusion
La gestion des inondations dans les régions côtières, en particulier au Cameroun, nécessite une approche holistique et intégrée. En comprenant les caractéristiques du site, en analysant les causes des inondations, en concevant des infrastructures résilientes et en impliquant les communautés locales tout en mettant l’accent sur le reboisement et le respect du COS, nous pouvons créer des environnements plus sûrs et plus résilients face aux défis posés par la montée des eaux et le changement climatique.
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