(KB SAP CONSULTING) – Le contexte militaire en Ukraine depuis le 24 février 2022 suscite des interrogations sur les conséquences économiques à court et moyen termes sur le blé au Cameroun.
Le conflit entre la Russie et le monde occidental a provoqué un choc tant sur les marchés boursiers que sur les cours des matières premières, notamment des indices West Texas Intermediate (WTI) et du blé. Selon Euronext, le cours du baril de pétrole a dépassé la barre de 106 euros. Celui de la tonne de blé a atteint un niveau record de 344 euros. La conjoncture autour du blé, dont la consommation au Cameroun augmente de 60 000 tonnes en moyenne par année et les importations s’élèvent à 860 000 tonnes en 2020[1] pourrait donc fortement influencer les prix des produits à base de blé, très consommés au Cameroun.
L’étude de positionnement stratégique relative aux produits à base de céréales réalisée par le Cabinet de Conseils KB SAP CONSULTING, et rendue publique le 25 août 2021 par le Bureau de Mise à Niveau des Entreprises Camerounaises (BMN), révèle que la Russie et l’Ukraine occupent respectivement les 3ème et 8ème places mondiales en termes de production de blé en 2020.
En 2020, le Cameroun a importé environ 860 000 tonnes de blé, soit approximativement 150 milliards de FCFA. La Russie étant le premier fournisseur de blé au Cameroun (300 000 tonnes soit environ 35% du volume global), cette situation suscite naturellement des inquiétudes des acteurs de cette branche.
Fort des incertitudes liées à l’ampleur des mesures de rétorsion infligées à la Russie, notamment l’exclusion du réseau bancaire mondial SWIFT (Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication), il y a lieu de s’inquiéter de la flambée des prix des produits à base de blé au Cameroun notamment les farines, les pains, les pâtes alimentaires, beignets, viennoiseries etc.
Concrètement, l’on devrait s’attendre à une perte du pouvoir d’achat des ménages. Les acteurs de la branche pour leur part devraient s’attendre à des difficultés d’approvisionnement en blé et à une augmentation du fret. Toutes choses qui contribueraient à la flambée des coûts de production.
Dans un contexte où le Gouvernement camerounais et les acteurs de la branche poursuivent des discussions en vue de maintenir le prix du pain depuis quelques mois, cette force majeure pourrait rendre davantage précaire la situation sociale au Cameroun.
Afin d’atténuer ce choc, des options telles que la substitution de la farine de blé par celle des féculents locaux, ou encore la vulgarisation de la culture locale du blé, sont quelques-unes des pistes de solutions. Ces dernières sont davantage explicitées dans l’étude de positionnement stratégique relative aux produits à base de céréales.
KB SAP CONSULTING, Synthèse de l’étude de positionnement stratégique relative aux produits à base de céréales, 2021
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