(KB SAP CONSULTING) – Au lendemain de la Coupe d’Afrique des Nations CAN Total Energies 2021, des coupures intempestives d’électricité ont été constatées sur toute l’étendue du territoire national, plongeant des villes entières dans le noir, ralentissant par la même occasion l’activité industrielle.
La production de l’énergie électrique au Cameroun
Le parc de production de l’énergie électrique au Cameroun nous renseigne que la capacité installée au Cameroun, était de l’ordre de 1529 MW en 2020. Elle est répartie entre les centrales hydroélectriques (61,7%) MW, thermiques (24,1%), à gaz (14,1%) et les champs des panneaux solaires (0,1%).
Répartition de la production électrique au Cameroun
Source : Rapport annuel ENEO, 2020
Les centrales thermiques consommant les fuels lourds et légers représentent la deuxième plus grande source de production d’énergie au Cameroun aussi bien dans les réseaux interconnectés qu’isolés. Elles permettent non seulement de compenser le déficit d’énergie non couvert par les centrales hydroélectriques en activité, mais également d’améliorer les profils de tension.
Répartition des centrales électriques au Cameroun
La problématique du déficit énergétique se pose alors que seuls 63,5% de la population Camerounaise a accès à l’électricité. La demande est estimée à 1379 MW en 2021, pour une offre de 1047 de MW. Soit un déficit d’environ 330 MW. La croissance de la demande est estimée à 7,5%/an.
Evolution de l’offre et de la demande d’énergie 2014 – 2022
Importations de produits pétroliers transformés
Source : INS, 2021
Les conséquences qui résulteraient d’un tel scénario sont d’ordres multiples, affectant par la même occasion la santé économique et sociale du pays. En effet, des mesures de rationnement d’énergie imposées aux entreprises au profit des ménages, ralentiraient l’activité industrielle et partant la croissance économique.
Comment réduire le déficit énergétique ?
La nécessité de réduire la dépendance du Cameroun aux produits pétroliers transformés importés s’impose. A long terme, une piste de solution serait d’opter pour la reconstruction, voire l’extension de la SONARA, tel que préconisé dans « l’étude de positionnement stratégique du secteur de la chimie au Cameroun », commandée par le BMN, et menée par le cabinet KB SAP Consulting. Cette action permettrait d’atteindre une capacité de production annuelle de 5 millions de tonnes de produits pétroliers transformés.
De même, le pays présente un très grand potentiel hydroélectrique, progressivement mis en valeur par la construction de grandes centrales hydroélectriques (MEMVE’ELE, etc.), dont la production est affectée par l’étiage. La centrale de Nachtigal d’une capacité installée de 420 MW en fin de construction, devrait apporter un nouveau souffle au système. Par ailleurs, afin de pallier aux problèmes d’étiage, il serait opportun d’accentuer la politique de construction des minicentrales hydroélectriques, à l’image de la centrale de MBAKAOU mise en service en Décembre 2021.
Enfin, le pays dispose d’énormes potentialités en termes d’énergie solaire, où l’insolation moyenne est de l’ordre de 5,8 KWh/m2/jour dans sa partie septentrionale et 4 KWh/m2/jour dans la partie sud. Pour ce qui est de la partie septentrionale, on y rapporte la mise en service récente de la centrale solaire modulaire de Guider, d’une capacité installée de 15 MW. Cette dernière devrait participer à résorber le déficit dans le Réseau Interconnecté Nord (RIN). Seuls 03 MW sont débités jusqu’à ce jour. Les contraintes de stockage et de transport d’énergie rendent toutefois cette solution non optimale, malgré son potentiel. L’installation d’une usine de fabrication des plaques solaires pour un usage direct par les ménages serait donc une solution compatible avec notre environnement.
KB SAP CONSULTING, Synthèse de l’étude de positionnement stratégique du secteur de la chimie au Cameroun, 2021
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